Le journal de bord écrit par
Coco la mouette
Quand Margot m’a choisie pour embarquer avec la famille dans le vent autour du monde, j’ai virevolté de joie. Ma mission: écrire le carnet de bord pour vous faire voyager et surtout faire voyager Margot qui se bat contre la maladie! #unverredeaupourmargot #cancerpediatrique
Je suis COCO LA MOUETTE à votre service!
Épisode 16 – Iles sous le vent et famille dans le vent
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Vous avez remarqué, j’ai du retard dans mon carnet de bord alors je me secoue les plumes ! Je vous raconte ici notre arrivée dans les « îles de la société » aussi appelées les « îles sous le vent », dont la plus connue est Tahiti. Après les Marquises et les Tuamotus c’est comme un retour à la civilisation.
Papeete, la capitale de Tahiti est une grande ville, comme chez nous on y trouve des centres commerciaux, plein de voitures, des magasins, du fromage, des copines mouettes, des copains pigeons, des embouteillages, un Décathlon et de bonnes baguettes fraîches ! L’odeur du Monoï, celle du tiaré et les couronnes de fleurs en plus. Tahiti est une escale assez classique pour les navigateurs qui y trouvent des pièces pour leurs bateaux et pour « l’équipement croisière » en général. Stop obligatoire au Décath pour les tops UV, masques, tubas, chapeaux et maillots de bain. On achètera aussi de nouveaux panneaux solaires et un nouveau moteur d’annexe suite à une anecdote assez comique.
La famille dans le vent, bien installée dans sa jolie annexe neuve du Panama quitte le bateau en direction de la marina Taina. Il y a un petit bout de chemin tout de même alors ils sont équipés : imperméables et sacs étanches. 10 minutes, 20 minutes, 25 minutes, ...le moteur est au max, ça se traine dans le chenal sous une pluie battante lorsqu’à travers les gouttes surgit un méga yacht! Celui-ci battant pavillon chinois mesure plus de 50m et les rattrapent à vive allure. Un coup de klaxon, 3 énormes vagues et encore une belle ondée plus tard, la famille non plus dans le vent mais sous l’eau arrive enfin à quai. Décision est prise de changer de moteur d’annexe pour plus de puissance: pouvoir "déjauger" (s'élever sur l'eau sous l'effet de la vitesse) et passer sur les vagues plutôt que dessous!
Il nous tardait aussi d’arriver jusqu’ici puisque les épreuves de surf des jeux olympiques Paris 2024 se déroulent à Tahiti, plus précisément à Teahupoo où se forme une vague légendaire pour sa puissance et sa beauté. Oscar trépigne d’aller taquiner les vagues avec la planche de surf qu’il a reçue à Noël et Victor rêve de prendre des tubes en bodyboard. Bon, il faut l’admettre, surfer à Tahiti ce n’est pas pour monsieur tout le monde, même les spots pour débutants offrent des vagues impressionnantes.
Deux semaines s’écoulent paisiblement ici et nos discussions sur la suite du voyage aboutissent. Une mouette et un chien à bord ça complique beaucoup les choses dans certains pays comme par exemple la Nouvelle-Zélande. Il faudrait des tas de papiers, de vaccins, des traitements antiparasitaires et des jours passés en quarantaine pour Snow et moi, alors on n’y va pas ! Je vous rassure, le reste de l’équipage ne nous jette pas par-dessus bord ; on passera tous ensemble la saison cyclonique en Polynésie. Ces îles sous le vent sont un charmant mélange entre les falaises volcaniques verdoyantes que nous avons adoré aux Marquises ; et les lagons aux mille nuances de bleus des Tuamotus, cela nous donne envie de profiter davantage de ce bout du monde.
Pour s’immerger encore plus dans la vie locale, Oscar et Victor iront à l’école sur l’île de Raiatea, rentrée scolaire prévue le 13 août en CM2 et CM1. Toute la famille est contente, ça donne un peu de liberté aux parents et aux enfants car la vie sur le bateau est parfois étouffante à 5 (euh 7 !) à bord. Pendant 5 semaines, les conditions météo sont venteuses et pluvieuses à Raiatea. Les garçons se lèvent tôt (7h30 début des cours), montent vaillamment dans l’annexe et partent accompagnés de Florent parfois contre vent et vagues (heureusement qu’ils ont changé de moteur !!). Au fil des jours, ils mettent au point leur tactique d’aventuriers : départ en slip et imperméable, les cartables contenant cahiers et vêtements secs sont dans le sac étanche. Arrivés à terre, ils s’habillent! Aller à l’école en slip, on aura tout vu ! Certains matins, ils en oublient leurs chaussures…ici ce n’est pas grave, beaucoup d’enfants sont pieds-nus, même dans la rue et les magasins on croise quelques personnes sans chaussures !
L’école se termine à 14h sauf les mercredis et vendredis à 11h30 ; de quoi profiter un maximum les après-midi et weekends pour découvrir l’île, son jardin botanique époustouflant, s’initier à l’apnée, se perfectionner en wing foil ou encore lézarder au soleil sur les plages des motus (ces petites iles peuplées de crabes et cocotiers).
Pas facile de quitter l’école Vaitahe, Oscar et Victor y ont été si gentiment accueillis mais ce sont les vacances qui commencent. Un peu bizarre de dire ça, « être en vacances » pendant notre tour du monde ! On va retrouver les Hélia à Moorea et découvrir cette somptueuse ile, en attendant la venue des grands-parents à Tahiti fin octobre !!
Je vous salue pouce et index levés en mode « Brice de Nice » comme on le fait ici (pas facile quand on est une mouette !)
Coco la mouette
Edité le 04/10/2024
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Épisode 15 - Toi Toi Mo tou!
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Les Tuamotus (prononcez « toi mo tou ») vous connaissez? Non? Et bien pourtant vous êtes encore en France! 76 atolls de l’ocean pacifique parsemés entre l’archipel des Gambiers au sud-est, celui des Marquises au nord-est et les îles de la société à l’ouest avec Tahiti. Il nous faut 3 jours et deux nuits au départ de Nuku Hiva aux Marquises et en bonne compagnie de Vamazoli pour rejoindre notre premier atoll: Raroia. Tous les atolls ne sont pas accessibles en voilier et ils se méritent! D’abord, seuls les Tuamotus qui possèdent une « passe », c’est à dire une ouverture dans la barrière de corail vous accueillent au cœur de leur lagon. Ensuite, on n’entre pas ici quand on veut! Franchir la passe, plus ou moins large, se fait à l’étal de la marée montante ou descendante en fonction de si vous entrez ou sortez du lagon. Les courants peuvent être très forts, la moindre erreur de barre peut rapidement précipiter White Pelican sur le récif.
Mais avec capitaine Florent à la barre, moussaillon Clémentine au compteur de vitesse, moi, Coco la Mouette en haut du mât qui surveille les patates de corail, les trois pirates qui scrutent l’horizon à la recherche de copains et Snow qui veille sur tout ce beau monde….nous sommes au top!
Des copains, nous en retrouvons justement tout au long de notre périple dans les Tuamotus: « Essentiel » et « Hélia » à Makemo, « Toucan », « Silvi » et « Duodecim » à Fakarava ….. et bien d’autres encore. Les pique-niques sur les motus (petites îles) deviennent géants avec toujours plus d’enfants qui sautent, nagent, grimpent, ouvrent des cocos, surfent, rament, naviguent en paddle en wing ou encore en Tiwal ce dériveur gonflable très amusant!.
Fakarava nous retient plus de deux semaines tellement les fonds marins y sont hypnotisants. Tous les jours, avec palmes, masque et tuba, on se laisse porter par le courant; sous nos yeux défilent alors une multitude de poissons, coquillages, coraux, crustacés et requins!!
Depuis le début du voyage, le requin est bien le gros poisson que Clémentine n’a pas très envie de croiser! Moi j’évite de mettre les pattes dans l’eau si j’aperçois le bout d’un aileron, mais il faut dire que nous n’en avions pas vu beaucoup jusqu’à cette fameuse passe sud de Fakarava. Même pas besoin de bouteilles de plongée sous marine: en snorkeling ou même dans 40 cm d’eau, ils sont là: pointe blanche, pointe noire, requin gris, requin dormeur. Si vous regardez le film de Laurent Ballesta « 700 requins dans la nuit », vous vous rendrez compte de la vie sous l’eau à cet endroit de la planète.
Contrairement aux grandes montagnes vertes des Marquises, les Tuamotus ne sont que plages (le corail réduit en sable) et cocotiers où Oscar continue d’y grimper à longueur de journée. Je vous laisse imaginer l’état de ses tee-shirts et shorts de bain! Ce n’est pas en montant au cocotier mais en glissant sur un rocher qu’il écope de 3 points de suture! Ouille, heureusement que nous sommes largement entourés de médecins! Merci les copains!
Certains jours, la météo est si paisible que nous apercevons le fond, 4 à 6 mètres sous nos pieds, les poissons, requins, coquillages et coraux s'observent comme dans un aquarium. Notre bateau est comme en apesanteur...il vole comme moi sur le bleu de l'océan. Et puis il y a des nuits où le vent souffle fort, les vagues soulèvent White Pelican, il tourne autour de son ancre ou de la bouée à laquelle nous sommes amarrés. C’est ça la vie en bateau: la météo dicte souvent notre chemin, notre programme. Celui-ci peut être chamboulé d’une heure à l’autre, on ne peut pas aller partout non plus. Alors on s’adapte!
Une grande réflexion et de longues discussions démarrent à propos de la suite du voyage de la famille dans le vent. Là encore c’est la météo qui dicte les choses puisque plusieurs zones de la planète sont menacées par des cyclones à certains moments de l’année. Nous sommes en juillet et l’équipage envisage 3 solutions: continuer le voyage vers l’ouest et être en Indonésie pour novembre; revenir un peu sur nos pas vers l’archipel des Gambiers que nous n’avons pas encore découvert ou bien passer 6 mois en Nouvelle-Zélande avant de poursuivre le voyage.
Alors que déciderons nous?
Coco la mouette
Édité le 21/09/2024
Episode 14 - Madame la Marquise(s)
​Et bien oui, les humains savent encore marcher et moi virevolter après un mois sur l’eau! La première marche est d’ailleurs sportive depuis la baie des vierges pour se rendre à la cascade « Vai'e'e nui » sur l’île de Fatu Hiva. Le chemin est long avec Marin sur les épaules et en tongs (nous n’étions pas bien organisés cette fois-ci!), nous hésitons à faire demi tour face à une orde de moustiques, mais la récompense est splendide, à la hauteur de nos efforts. On reste bouche bée 5 minutes devant cette chute d'eau vertigineuse.
L’accueil aux Marquises est chaleureux, tous les habitants nous saluent depuis leur maison ou leur voiture. Beaucoup sont impressionnés par Snow et nous demandent s’il peut faire des bébés, si c’est un loup ou encore si nous sommes d’accord pour leur laisser! Un petit garçon nous propose même de l’échanger contre des pamplemousses! Ces derniers sont si bons que l’on hésite un peu…mais non, hors de question de laisser Snow qui s’est vraiment bien habitué au voyage. C’est maintenant un excellent nageur qui passe du bateau à la plage, seul, sans problème. Il a été irréprochable lors de la traversée du pacifique pendant 28 jours, il est donc lui aussi ravi de se dégourdir les pattes!
Soyez attentifs aux noms des îles et villages que nous visitons, c’est un régal à écrire, à dire et à entendre.
Hiva Oa, Tahuata et Nuku Hiva, sont 3 îles au nord de Fatu Hiva. Nous y découvrons des paysages majestueux: les roches volcaniques brutes ou verdoyantes se jettent dans un océan bleu profond. Les îles sont vertes et les cascades encore nombreuses ici car la pluie qui manquait tant aux marquisiens depuis quelques années est revenue. Gare à bien fermer les hublots lorsque l’on quitte le bateau, sinon les grains auront vite fait de remplir les cales!
Au départ d’Atuona à Hiva Oa, la location d’une voiture nous permet de visiter les musées du peintre Paul Gauguin et du chanteur Jacques Brel; de découvrir l’île et de faire notre marché. Oui; on va cueillir en pleine nature, sur notre chemin des bananes, des pamplemousses, des citrons ou encore des papayes. Cela nous vaut une belle rigolade quand un bananier s’écroule sous le poids de Florent qui essaye de faire descendre le régime de bananes jusqu’à clémentine!! À ne pas reproduire chez vous… bien que nous apprendrons plus tard qu’un bananier ne donne qu’un seul régime et qu’il est coupé une fois les bananes récoltées.
C’est chouette de se dire que nous sommes en France même « à l’autre bout du monde » de notre point de vue de métropolitain. 12 heures de décalage horaire, il faut s’organiser pour continuer à communiquer avec nos familles et amis.
L’île de Nuku Hiva, nous laissera des souvenirs impérissables. C’est dans la baie de Tahioae que nous faisons la connaissance de « Vamazoli » et « Essentiel », deux familles avec lesquelles la suite de notre voyage s’écrira certainement!
Du côté des souvenirs moins positifs, c’est en découvrant la cascade de Vaipo (encore une splendeur de la nature!) que nous faisons la connaissance des « nonos ». Pire que les moustiques, ces toutes petites mouches vous piquent sans que vous vous en rendiez compte et 24 heures plus tard, vous êtes recouverts de petits boutons qui grattent, grattent et grattent horriblement pendant au moins 3 jours. Snow et moi avons de la chance, les nonos ne piquent pas à travers les poils ou les plumes!
Si les Marquises sont des montagnes de verdure, la prochaine destination: les Tuamotus, ne sont que des atolls de corail, sable et cocotiers. Il nous faut remplir les cales de nourriture et les filets de fruits et légumes car nous avons vidé nos stocks pendant la transpacifique et les Tuamotus ne sont pas réputés pour pouvoir avitailler facilement. Nous faisons le marché (razzia sur les pamplemousses!) et Clémentine organise une livraison depuis le Hyper U de Tahiti vers les Marquises. Le plein arrive par bateau: on attend que container soit descendu de « l’Aranui », puis on transfert les cartons vers l’annexe et enfin sur White Pelican!
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Coco la mouette
Edité le 03/08/2024
​​​Episode 13 - The big one
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Mardi 30 Avril - 13h20 heure locale / top départ! La mer est d’un calme que nous avons rarement vu depuis le début de notre voyage. Comme un lac ou se reflètent les rayons du soleil et d’où jaillissent dauphins, raies et tortues. Nous péchons un thazard et une énorme coryphène dès les premières heures! Clémentine qui s’inquiétait de nourrir son équipage pendant un mois est rassurée, le frigo est plein de protéines.
Quel accueil de la faune marine pour ce début de traversée!
Nous savons que jusqu’aux îles Galápagos (où ne nous arrêtons pas) le vent ne sera pas en notre faveur: plutôt de face, une allure dite « au près », un bateau qui penche donc pas beaucoup de confort. C’est en effet ce qui nous attend le jeudi et vendredi avec en plus 24h de pluie diluvienne. On s’équipe des combinaisons étanches, on mange des plats pratiques sans cuisson à l’intérieur et on attend que ça passe. Oscar et Victor sont partagés: ils n’aiment pas cette allure où souvent leurs placards se déversent dans les cabines, mais en même temps ils savent que dans ces conditions les parents ne comptent plus trop les heures de dessins animés!
Lorsque la pluie cesse, Florent doit plonger sous la coque car nous avons pris un filet de pêche dans notre quille. C’est un risque qu’il se prenne dans l’hélice du moteur et le casse, on doit donc agir vite. Lorsque Florent plonge avec ses palmes, masque et tuba, il est accroché par un bout au bateau, regarde tout autour de lui s’il n’y a pas une espèce marine qui traîne: la visibilité est excellente, il voit très loin devant, derrière et sous lui! Nous sommes justement tout près de l’île de Malpelo, réserve mondiale de requins…! Finalement, il y a trop de courant, le capitaine remonte à bord et c’est en faisant de la marche arrière et deux trois zigzags que nous arrivons à libérer le filet, qui n’était pas si gros que ça! Ouf!
Le lendemain, le soleil est revenu, journée lessive! Marin est en plein apprentissage de la propreté, tous ses pipis ne finissent pas au pot…
Après cette accalmie c’est de nouveau deux jours peu agréables car le bateau gîte a 30 degrés. Tout penche encore une fois, chaque mouvement est une prouesse d’équilibriste! A ce jeu là, les enfants et les mouettes s’en sortent mieux que les parents. Des oiseaux, il n’en manque pas autour de nous et nombreux sont ceux qui viennent se poser à l’avant du bateau. On a l’impression qu’ils montent à bord comme on prend le train ou le métro; quel est le prochain arrêt? Ça me fait de la compagnie et on passe nos journées à se raconter nos destinations, elles viennent certainement des îles des Galápagos que nous dépassons tranquillement entre le 7 et 8 mai. Des dizaines de dauphins sautent à l’horizon et, première pour l’équipage, nous observons des phoques! Ils sont si mignons à pointer leur museau hors de l’eau et faire des petites cabrioles tout en nous offrant des « coucous » de leurs nageoires!
Sieste, lecture, films, dessins, et observation de l’horizon nous occupent jusqu’au tant attendu passage de l’équateur. Le 11 mai, maquillés et déguisés, les moussaillons organisent une mutinerie, ils renversent le capitaine et le ligotent au mât! Puis comme le veut la tradition chacun s’arrose de l’eau de l’équateur et nous rendons hommage à Neptune! Nous voici dans l’hémisphère sud!
La pêche est au point mort durant plusieurs jours, on ouvre les quelques bocaux de filet mignon que Clémentine a préparé sous vide. Le stock de fruits et légumes est également terminé au bout de 15 jours de navigation. Le Panama est un pays très humide et tout a mûri (voire pourri) très vite. Vive les fruits au sirop pour les jours à venir. Une des journées dont nous nous souviendrons est celle du 20 mai ou après une bataille de 2 heures, nous pêchons un espadon! Il est si beau que nous hésitons à le tuer mais nous comptons vraiment sur la pêche pour nous nourrir alors nous lui faisons honneur: en steak, en tartare, en accras, séché, en rillettes, tout le monde se régale, même Snow!
Les jours s’écoulent paisiblement, White Pelican file à toute vitesse dans les alizés. Avec sa nouvelle voile d’avant (le génois) et sa peinture sous marine refaite à neuf, il faut parfois le freiner car il va « trop vite » ce qui peut devenir inconfortable pour les marins.
Même au milieu de l’océan, Oscar, Victor et Marin pensent à la fête des mamans. Porte clé en scoubidou, poèmes, jolis dessins et même un massage, Clémentine est chouchoutée. Il faut dire qu’elle en a bien besoin tout comme Florent car ils se relayent toutes les 3 heures la nuit pour veiller. Regarder s’il n’y a pas de bateaux aux alentours (on croise peu de monde ici!), manœuvrer s’il faut lors des changements de vent et s’assurer que le pilote automatique fait bien son boulot.
Tout le monde est ravi d’apercevoir la terre le 28 mai: on découvre les îles Marquises de plus en plus proches sous le soleil couchant qui leur donne de jolies couleurs. C’est dans « la baie des vierges » que nous jetons l’ancre, pile au moment où il commence à faire nuit, après ces 28 jours et quelques heures de navigation dans l’océan Pacifique.
Nous verrons demain si les bipèdes savent encore marcher…moi, Coco la mouette je virevolte d’excitation de survoler ces terres nouvelles.
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Coco la mouette
Edité le 09/06/2024
Épisode 12 - Chaleur latine
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White Pelican vogue toujours sur l’Atlantique et se rapproche de l’Amérique du sud. Premier stop à Curaçao ( le « C » des îles ABC avec Bonaire et Aruba). La boisson alcoolisée du même nom ne ment pas, les eaux ici sont d’un bleu turquoise hypnotisant. Nous passons 10 jours avec Bidou et Nanou entre Spanish water, Willemstad et Klein Curacao.
A Klein Curaçao (qui signifie petit Curaçao), lorsque les bateaux de touristes repartent à 15h, l’ile est à nous! On se sent comme des Robinson Crusoé sur cette étendue déserte. Pas si déserte en fait! Il reste quelques habitants: des centaines de Bernard-l’ermites pour le plus grand bonheur de Marin qui s’amuse beaucoup à les observer et se laisse même pincer gentiment les doigts. Ce qui est impressionnant et sublime à Klein, c’est ce que l’on appelle « le tombant ». Tout autour de l’île, les fonds sont turquoises et peu profonds sur une centaine de mètres environ, puis subitement la profondeur augmente, comme une falaise sous l’eau. A cet endroit, la faune et la flore sont très denses, on peut observer beaucoup d’espèces de poissons, d’algues, de coraux différents, des tortues, des raies! Un spot de snorkeling idéal!
A willemstad, la capitale de Curaçao, les bâtiments sont de toutes les couleurs et un pont très curieux relie les 2 rives de la ville. Ses éléments flottants, poussés par un gros moteur s’ouvrent et se ferment au gré du passage des bateaux, sans régularité et même lorsque les piétons sont encore dessus! Accrochez-vous!
Florent et Clémentine ont choisis un chantier à Carthagène en Colombie, pour refaire la peinture sous marine de White Pélican. On appelle cela le carénage qu’il faut réaliser à peu près tous les ans.
L’ambiance est bonne, le bateau perché à plus de 2 mètres au dessus du sol, toute la famille s’active à nettoyer, gratter, poncer, peindre! Comment un voilier comme White Pélican avec sa longue quille peut-il être sorti de l’eau? On passe deux larges sangles sous la coque, puis une grue le soulève et il est posé au sec sur sa quille maintenu par des piliers métalliques sur toute la longueur. Plus de bruit de clapotis d’eau, plus de mouvements des vagues, ça me rappelle ma vie de mouette à terre.
Les quatre jours de chantier se déroulent à merveille, Mamiline et Papilou peuvent embarquer sur un bateau tout beau dans la chaleur et l’effervescence colombienne. Il fait en effet très chaud ici, ce qui n’empêche pas les Carthaginois de faire la fête , musique et moteurs à fond; le mouillage est vraiment très (trop) animé.
Avant de rejoindre les San Blas, au Panama, nous visiterons la vieille ville et La Boquilla, un village de pêcheurs niché dans la mangrove. Tour en pirogue et dégustation d’eau de coco fraîche!
J’ai l’impression de me répéter, mais la prochaine destination est encore un coin de paradis! Les San Blas est un archipel de plus de 300 îles à priori toutes plus belles les unes que les autres. Nous ne sommes pas déçus, accueillis par les indiens Kuna à « Cayos Holandes » et « Chichimé ». Les pizzas et les langoustes chez Ibin sont à tomber, est-ce parce qu’elles se mangent les pieds dans l’eau?
Émotions fortes pour Florent qui croise un requin de récif de 3 mètres pendant son snorkeling. Clémentine n’a plus trop envie de faire de la wing! Oscar et Victor vivent aussi une expérience inoubliable, celle de dormir avec leurs grands-parents dans des cabanes sur la plage. Le sol n’est que sable, les murs en planches de bois laissent passer le jour et les fenêtres n’ont pas de carreaux. Frisson garanti, même pour Mamiline quand les animaux de la nuit se manifestent.
Nous voici déjà au mois d’avril, l’équipage doit se préparer à faire le grand saut vers l’océan Pacifique en passant par le canal de Panama. On dit au revoir aux grands parents et on commence l’avitaillement et la préparation du bateau, à l’assaut d’un nouvel océan!
Coco la mouette
Édité le 01/05/2024
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Épisode 11 - Au fil des Antilles
Comme vous le savez, chaque arrivée dans un nouveau territoire nécessite que nous fassions notre « clearance »: passage par les douanes et les services de l’immigration. Arrivés à Cariacou (une île qui appartient à Grenade), la douanière tombe amoureuse de Florent…Elle ne jette pas un regard à Clémentine et déclare (alors qu’ils sont côte à côte) « Elle, elle peut attendre dehors! ». Sympa! La sortie du territoire ne sera pas une mince affaire non plus. Tous les distributeurs de billets de l’île sont en panne, nous n’avons plus assez de dollars caribéens pour payer les frais de douanes… il nous faudra la journée : 4 allers retours, 1 heure de file d’attente et du change fait auprès d’un bateau français « Bigouden » pour arriver à quitter enfin le territoire.
On découvre le paradis sur la sublime île de Sandy Island. Vous voyez les cartes postales avec plage déserte de sable blanc et cocotiers? Et bien pareil!! On y passe 2 jours à faire du wing foil, de la planche à voile, du snorkeling, ballade sur la plage et ramassage de déchets. Les couchers de soleil y sont somptueux. La vie est belle aussi pour Snow qui peut se dégourdir les pattes sur la plage et dans l’eau turquoise.
A Grenade, la zone n’est pas très agréable pour dormir, on dit que le mouillage est rouleur: il y a de la houle, ça bouge, ça tangue, le bruit dans le bateau est assourdissant ce qui empêche Florent et Clémentine de dormir… mais pas le reste de l’équipage!
Heureusement nous y avons retrouvé les bateaux amis « Helia » et « Grand Citron Vert ». Nous partons ensemble pour une excursion magique: visite de la chocolaterie de Belmonte Estate puis découverte des « seven sisters water falls ». Grace à un guide qui connaît parfaitement sa rivière, nous descendons chaque chute d’eau dans un décor luxuriant. Tantôt il faut plonger, tantôt faire un « saut banane » ou une bombe, et l’apothéose, la dernière chute d’eau est un saut de 10 mètres. Je vous rassure Marin et Victor n’ont pas sauté et l’équipe était contente que je sois, Coco la Mouette, en surveillance.
Grenade est surnommée l’île aux épices. Pendant ces 2 balades on découvre les arbres et fruits de la cannelle, muscade, cardamome, curcuma! Tant d’épices que nous utilisons dans nos recettes mais qui ne poussent pas chez nous, alors les découvrir est un émerveillement pour les petits et les grands.
Le lendemain c’est la fête car Grenade célèbre le 50ième anniversaire de son indépendance. Spectacle de drones, feu d’artifice, défilés et musique au maximum.
Il y a aussi un site de plongée mythique que nous avons découvert en snorkeling: celui de « Moulinère Beauséjour » ou des statues sont immergées sous l’eau. Allez voir sur internet j’aurais du mal à vous décrire mieux que sur des photos les personnages, natures mortes et scènes représentées sous l’eau.
Le grand jour des 10 ans d’Oscar arrive! Pour l’occasion, nous jetons l’ancre de nouveau à Sandy Island, et le cadeau: il y a des vagues pour qu’il puisse surfer avec la belle planche qu’il a reçu de son parrain! Ce cadre paradisiaque, plus un géant cookie cuisiné par son frère et les amis pour l’entouré, voilà 10 bougies fièrement soufflées!
C’est ensuite vers les Grenadines que White Pelican prend le cap pour retrouver Mathieu, Ève, Max et leurs amis, en vacances ici. Leur accueil, générosité, bonne humeur et playlists renversantes offrent à notre quotidien une bouffée d’air frais! Et oui, deux parents, un bébé, un gros chien, deux enfants, et une mouette qui partagent …. 30 mètres carrés environ…ajouté à cela l’école à bord et les soucis techniques du bateau, ce n’est pas tous les jours « la vie en rose »!
Nous décidons d’ailleurs de retourner en Martinique pour des réparations nécessaires et quelques achats avant le départ pour les îles ABC (Antilles néerlandaises au large du Venezuela). Bidou et Nanou nous rejoignent à Curaçao… un nom qui fait rêver, je vous dirai dans le prochain épisode ce qu’il en est! Il nous faut 4 jours et 4 nuits pour aller de la Martinique à Curacao. Pendant ces 4 jours, on joue beaucoup au Rumikub, on mange très bien (nouilles aux crevettes, spaghettis carbonara, quiche aux poireaux, clubs sandwich, gâteau à la banane, magnum triple caramel…ah non, pardon, ça ce sont les fantasmes du bord !!) bon, niveau pêche c’est la cata, pas même une sardine à me mettre sous le bec!
Néanmoins, la nuit, du plancton phosphorescent apparaît à la surface de l’océan, c’est rigolo à observer par petites tâches lumineuses et encore plus rigolo quand on réussi à en pomper un ou deux dans la cuvette des toilettes, lors des pipis nocturnes!
A bientôt pour Curaçao, la Colombie et le Panama!
Coco la mouette
Édité le 03/04/2024
Épisode 10 - Ti-Punch et Cocotiers
Bonjour à tous, vous vous dites surement que Coco la Mouette s’est mise au rythme des Antilles car je n’ai pas écrit mon carnet de bord depuis un moment. Il est vrai que nous avions besoin de repos après une traversée de l’Atlantique mouvementée et que l’association soleil, chaleur, eaux turquoises et plage de sable blanc peut vite vous séduire pour un mode de vie à la cool ! Et je ne vous parle pas du rhum, je suis une mouette qui ne boit pas d’alcool !
Comme nous sommes allés relativement vite à parcourir les 2150 miles nautiques (soit 3980Km) entre le Cap Vert et la Martinique, nous avions de l’avance sur notre planning de retrouvailles de nos amis en Guadeloupe.
Marin fut donc ravi de débarquer au port… du Marin en Martinique pour y passer 2 nuits sans tanguer, White Pélican bien amarré au ponton. Les machines à laver et à sécher de la marina tournent à plein régime pendant que chaque membre d’équipage s’attèle à sa tâche : aspirateur, serpillère, nettoyage des boiseries, du pont, on refait les lits, on range, on réorganise, … white Pélican est vraiment dans un sale état suite à cette transatlantique ! Oscar et Victor peuvent se dégourdir les jambes en arpentant les pontons en trottinettes et Marin continue son apprentissage de la marche. C’est d’ailleurs quelques jours plus tard qu’il fera ses « vrais » premiers pas, à 20 mois il était temps !
Le Père Noël est en avance sur White Pélican: nous recevons de la part d’un équipage flamand un gigantesque plein de courses ! Boites de conserves, pâtes, riz, sauces, eau minérale, semoule, soupes, oignons, ail, ….. des quantités de nourriture qui nous ont été offertes plutôt que jetées. Quelle chance immense suite à une transatlantique où nous avions consommé quasiment tous nos stocks.
Deuxième cadeau : Oscar et Victor découvrent la plongée en bouteilles. Accompagnés de Julien, Florent et de la monitrice Linda, ils ont observé des dizaines d’espèces de poissons et de coraux (des poisson clown, porc-épic, globe, perroquet, trompette ou lion, des murènes, des langoustes, des étoiles de mer, …). C’est aux Anses d’Arlet que le club de plongée est installé, un coin vraiment sublime où nous avons nagé avec des tortues en partant de la plage ou même de l’arrière du bateau. En tant que mouette je me contente d’observer depuis mon perchoir mais ce genre de rencontres me donne très envie d’apprendre à nager !
Après avoir passé un après-midi avec les copains de Sables d’or, les Zouzouilles, nous reprenons notre route vers le nord. Malgré les quelques jours au port, on sent que le bateau est éprouvé ainsi que l’équipage suite à la traversée de l’océan : quelques instruments tombent en panne comme le pilote automatique ainsi que le guindeau (mécanisme pour monter et descendre l’ancre). Direction la Guadeloupe, près de chez Agathe et Valentin, les amis d’enfance de Florent pour profiter d’eux, réaliser les différents travaux à bord et (on l’espère) se reposer. En tous cas le lagon de Saint-François où nous jetons l’ancre semble être l’endroit idéal au farniente.
Après trois semaines à profiter des amis, les cales pleines de cadeaux, La Famille dans le vent reprend sa route vers la Dominique. Au passage nous découvrons l’île de Marie-Galante grâce à Philippe (cousin de Bidou) qui nous conte son histoire, celle de sa famille liée pour toujours à ce petit bout de France. Nous sommes ensorcelés par le lever du soleil sur la plage d’Anse Canot, happés par les vagues et les embruns de la côte « au vent », sereins à l’ombre des cocotiers et sous le charme de son « bateau sur terre », comme il appelle sa maison là-bas.
Les Saintes, autres îles de Guadeloupe, nous offre des snorkeling hauts en couleur et c’est là-bas que Clémentine souffle une bougie de plus. Née en janvier, elle n’a pas l’habitude de fêter son anniversaire en maillot de bain par 25 degrés à l’ombre ! Ça n’est pas pour lui déplaire !
On arrive sur l’île où le film Pirates des Caraïbes II a été tourné : la Dominique. On imagine très bien le capitaine Jack Sparrow remonter l’idian river comme nous l’avons fait en barque. C’est magique, luxuriant, plein d’oiseaux, de crabes terrestres, marins et surtout nous profitons de ce moment avec les Toucans ! Pas les oiseaux, nos amis qui naviguent sur leur bateau nommé Toucan !
Encore une fois, c’est une végétation dense et verte au cœur des iles et des eaux tout en dégradés de bleus qui nous ont séduit ces dernières semaines en Martinique, Guadeloupe et Dominique.
Cette pause en Guadeloupe a aussi été l’occasion de diverses tâches administratives pour Clémentine et Florent qui ont enfin créé l’association « Une Famille Dans Le Vent ». Cette association, l’équipage l’avait déjà imaginée pour donner un sens à leur voyage : naviguer autour du monde, découvrir de nouveaux pays et rencontrer des populations qui vivent de façon différente de celle que nous connaissons en Europe. Et surtout, parler et agir pour la protection de l’environnement avec Oscar, Victor, Marin, tous les enfants que White Pélican rencontre en chemin et tous les enfants qui lisent nos aventures à Terre. C’est pour cela que depuis le début du voyage, avec d’autres bateaux, nous avons organisé plusieurs ramassages de déchets. Les déchets ce n’est malheureusement pas ce qui manque sur les plages des Canaries, du Cap Vert, des Antilles où chez vous, en Bretagne, en Normandie et partout ailleurs. Alors plumes levées …euh, bras levés, nettoyons nos plages, nos montagnes, nos forêts, nos rues et nos campagnes ! Chaque petit geste compte, on compte sur vous, comptez sur nous !
Coco la mouette
Edité le 04/02/2024
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Épisode 9 - Traverser l'Océan
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Vous n’allez pas en revenir, j’ai traversé l’océan Atlantique!! Pas de mes propres ailes non, plutôt à l’aide des grandes voiles de White Pelican. Je vous livre ici mon carnet de bord, jour après jour.
Jour 1
Départ à 14h15 heure locale de Mindelo, Cap Vert, après avoir récupéré notre équipier Julien et avoir fait ses papiers de sortie du territoire.
Il fallait forcément de la casse avant le départ…cette fois-ci c’est la pompe d’un de nos toilettes qui lâche. Bon très bien, déjà que nous n’avons plus de dessalinisateur, nous composerons à 6 avec un seul toilette!
Premier déjeuner en mer, poulet à la crème et riz. Il y a 25 noeuds de vent, nous sommes juste derrière Jacklin et Martin nos amis et voisins de ponton du Cap d’Agde!
Le vent se calme ensuite, on fait des essais de voiles, pour voir celles qui s'adapterons le mieux à cette traversée.
Tout le monde s’acclimate bien à ce retour en navigation. On fête le début de la première nuit en mer par une bonne tartiflette.
Jour 2
Nous avançons bien, le vent varie entre 12 et 18 noeuds. Voici nos premiers dauphins qui viennent nous saluer et Julien pêche en fin de journée une belle bonite!
Problème de Starlink, notre connection internet. Nous n’arrivons pas à nous connecter! Impossible de prendre la météo ou de joindre nos proches…Ce n’est pas très rigolo.
Jour 3
La mer est assez formée; et le vent soutenu. Le bateau avance bien a 7 nœuds de moyenne. L'océan Atlantique c'est grand mais ça ne nous empêche pas de croiser un énorme bateau (super tanker) à moins de 2km de nous! Nous pêchons 3 petits coryphènes que l’on prépare en ceviche suivies d’un poisson que l’on baptise « bal masqué » car il a un comme un masque au niveau des yeux. Soirée curry de pois chiches au lait de coco et dodo.
La nuit nous réserve nos premiers grains qui rincent le bateau et qui nous rincent nous aussi.
Jour 4
Douche générale a l’eau de mer pour redonner le moral à l’équipage toujours en panne de Starlink. Le vent baisse aux alentours de 14 noeuds. Fin de matinée, on envoie le spi - 100m2 de toile! Cap au 289, on suit toujours Silvi. « Why Knot » et « Tin Man » apparaissent sur notre radar. Nous demandons à Why Knot d’envoyer un mail à nos familles pour les rassurer et donner quelques directives… le soleil se couche tranquillement sur un spi toujours hissé. Oscar et Victor font des origamis depuis le départ et commencent leurs décorations de Noël!
Jour 5
On démarre la nuit sous spi mais au moment d’empanner, le capitaine ne se sent pas très bien (certainement une insolation) donc on continue avec la grand voile et le génois. Julien assure la fin de nuit, seul!
Le matin, petite partie de rumikub entre adultes tandis que les enfants rangent le bateau!
Journée catastrophes avec une brûlure au café pour Marin, une agrafe plantée dans le doigt de Victor (Tout ça pour fabriquer de beaux calendriers de l’Avent), une mousse au chocolat renversée au fond du frigo et une chute dans le carré en plein dodo pour Julien. Plus de peur que de mal, il y a des jours comme ça où il faudrait ester couché!
Jour 6
Le jour du retour de Starlink!!! Une bonne douche au seau d’eau de mer et c’est reparti! On file encore entre 5 et 7 nœuds de vitesse, les alizés sont bien là, stables entre 12 et 15 nœuds. La cambuse est excellente ce midi: rôtis de Nanou patates sautées, bananes flambées chocolat et une quille de vin rouge!
Fin de journée tranquille.
Jour 7
2 coryphènes qui attaquent, deux grosses! Nous en remontons une ! On cuisine bien à bord, surtout Oscar et Victor: pommes de terre sautées au chorizo + concombre à la crème ce midi, et bien sûr coryphène ce soir!
Florent et Julien se coupent les cheveux mutuellement, il y a de quoi rigoler un bon coup!
Encore plusieurs bateaux proche de nous, le vent est stable autour de 15 nœuds, et l'on a toujours une bonne moyenne de vitesse!
L’équipage concocte une chanson dont je suis l’héroïne « Coco la reine des mouettes », pour accompagner encore Margot qui se bat comme une guerrière et rafle tant de victoires!
Jour 8
Réveil pain frais et œufs brouillés! On manque encore une coryphène mais ce n’est pas très grave le frigo en est plein! Et on finit par en avoir une magnifique à 16h!
Douche et atelier sushis, tout va bien!
Jour 9
Les journées se suivent et se ressemblent un peu sur l’Atlantique. Le capitaine a pu dormir un peu cette nuit, moins de manœuvre à faire.
Ce matin, c’est reparti pour les voiles en ciseau (la grande voile d'un coté, me génois de l'autre, ça permet de bien avancer quand le vent vient de l'arrière) on fait une route assez sud mais on aura la possibilité de remonter vers notre destination sur la fin du trajet. Oscar et Victor s’occupent à réaliser des bracelets brésiliens ou à cuisiner. Marin suit le rythme!
Jour 10
On commence à compter les jours avant l’arrivée. Le bateau est de plus en plus salé, humide et en désordre, mais le moral reste bon!
Toujours pas de pêche car le frigo est plein alors on se remet un peu au devoirs!
Jour 11
La nuit a été très agitée, le vent monte et on commence à sérieusement ressentir les effets de la météo sous les tropiques. La journée est grise entrecoupée de gros grains. Dans ces grains le vent monte jusqu’à 36 nœuds, de grosses gouttes nous tombent dessus et le bateau fait des embardées avec décrochage du pilote automatique de temps en temps. Les enfants restent à l’intérieur du bateau toute la journée ce qui n’est pas pour arranger l’état de celui-ci! Quel bazar, quelle saleté! Qui disait que les journées se ressemblaient sur l’Atlantique….ah c’est moi! Et bien, je retire!
2 ris dans la grand voile, 2 ou 3 dans le génois, on file à toute vitesse, record de distance battu en 24h.
Jour 12
Sale nuit sur white Pelican! Comme les enfants, je reste à l’abri à l’intérieur (le comble pour une mouette!) dehors ça gronde! Éclairs, tonnerre, vagues de 4 mètres, vent qui monte jusqu’à 40 nœuds, déluge, c’est une bataille toute la nuit pour Florent et Julien qui restent sur le pont.
Le 3ème ris est pris en milieu de nuit pour éviter que le bateau ne fasse trop d’embardées sauvages. C’est sportif mais White Pelican est un super bateau, il est « très Marin » comme on dit.
A l’intérieur, ce n’est pas de tout repos, on fait des bons sur nos matelas et cuisiner devient une vraie épreuve!
Au petit matin, un peu de soleil, enfin! On se lance donc dans la préparation d’un bon repas: de nouveau, rôtis de Nanou et pommes de terre sautées. C’est sans compter les grains qui reviennent, les patates finissent sous la gazinière et Clémentine ne rigole plus du tout. Aller haut les cœurs, on n’a jamais été aussi près du but!
Jour 13
Une nuit sans grain c’était un peu plus cool même si globalement c’est encore très agité! La mer est mauvaise au réveil et ça empire avec l’arrivée d’un gros front de pluie qui dure 2 heures! Heureusement ça se calme pour un délicieux tajine de Nanou au déjeuner. Après-midi plus calme, l’équipage est éprouvé et compte les jours avant l’arrivée! Sous surveillance de ses frères, Marin attaque la bouteille de sirop… pure! Bonjour la crise de foie! Doudou et dessins animés à volonté en ce moment pour les petits moussaillons.
Jour 14
Des trombes d’eau sont tombées toute la nuit sur le capitaine qui forcément commence sa journée un peu bougon. Le soleil revient en même temps que le moral des troupes. C’est une journée plus classique sur l’Atlantique, on recommence même à pêcher. Oscar et Victor remontent simultanément une coryphène chacun. Les réserves de nourriture baissent à vue d’œil, plus de bière, plus de banane, plus de tomate ni concombre! Heureusement nous avions conservé les bons saucissons et fromages de Papilou que nous dégustons avec du pain maison tout chaud.
Jour 15
« On arrive demain » WHAOU la phrase nous paraît irréelle ! Et pourtant notre GPS nous annonce bien une arrivée en Martinique pour le dimanche 12 décembre. La mer aura décidé de nous en faire voir de toutes les couleurs, elle fait gigoter le bateau, encore et encore, de tribord à bâbord jusqu’à propulseur la casserole où cuit le riz derrière la gazinière. Heureusement aucun brûlé, les adultes sont extrêmement vigilants.
Pour fêter l’arrivée prochaine, on fait le fête à bord: musique à fond, champagne, biscuits apéritifs, sirop et rigolades.
Après 15 jours complets tout pile de navigation, nous posons pied à terre, à la marina du Marin, en Martinique! Nos envies: une bonne douche, un bon restaurant et des dizaines de machines à laver le linge!
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Coco la mouette
Edité le 13/12/2023
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Épisode 8 - No stress
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Aujourd’hui je peux écrire mon carnet de bord car nous sommes à l’ancre, en face de l’ile de Sao Nicolau (prononcer « Sao Nicolao ») et le vent souffle fort. Il serait trop dangereux de s’aventurer en annexe pour rejoindre la plage pourtant si attrayante! Les activités principales à bord lorsqu’on ne peut pas quitter le navire sont: la cuisine, les devoirs, les jeux de société, les siestes ou encore écrire son carnet de bord!
Ça tombe bien car j’ai beaucoup de choses à vous raconter depuis notre arrivée au Cap Vert! Il nous aura fallu 6 jours et 6 nuits depuis les Canaries pour atteindre ce nouveau continent qu’est l’Afrique et qui nous charme dès le premier jour. Ce qui nous plait tout de suite, c’est l’accueil très chaleureux et la gentillesse des habitants dont la devise est « no stress »… pas de stress, tranquille, cool! Tellement cool qu’il faut parfois consacrer plusieurs heures et quelques allers-retours à la police locale pour effectuer les démarches administratives obligatoires. Il faut en effet se présenter à notre arrivée et signaler notre départ de chacune des îles que nous visitons au Cap Vert.
L’île de Sal, la première que nous explorons nous offre un souvenir qui, je pense, restera longtemps gravé dans nos mémoires: nous avons observé et aidé des dizaines de bébés tortues à rejoindre la mer à la tombée de la nuit. Une association de protection de la nature, nous explique comment creuser délicatement aux bons endroits sur le sable chaud pour libérer les tortues dont les œufs viennent d’éclore et leur montrer le chemin jusqu’à la mer. Il paraît que seule 1 tortue sur 1000 atteindra l’âge adulte et qu’un grand nombre d’entre elles ne survivent pas à l’effort de traverser la plage pour se jeter à l’eau. C’est donc un grand bonheur et beaucoup d’emotions de penser que nous en auront peut être sauvé certaines.
Dans le registre des animaux, nous partons à la rencontre des premiers requins de notre voyage. Un premier contact qui convient très bien à Clémentine car il ne faut immerger les pieds (ou les pattes pour moi!) que de quelques centimètres dans l’eau, et les requins ne mesurent qu’un mètre maximum! Et puis il y a des dizaines de touristes qui vont et reviennent avec, a priori tous leurs mollets!
A Sal, il existe aussi des salines installées au cœur d’un cratère de volcan dans lesquelles il est possible de se baigner. J’ai bien rigolé à voir Oscar, Victor et Clémentine essayant tant bien que mal de nager avec les pieds hors de l’eau… et oui, le sel les fait remontent à la surface! Florent a des coupures qui lui feraient très mal au contact du sel (petite nature?) et Marin une peau encore fragile, ils sont donc dispensés de baignade. Un petit bain de boue pour une peau douce, un nouveau fou rire, et nous voilà repartis vers d’autres contrées.
Au Cap Vert les paysages sont à couper le souffle, fait de vallées verdoyantes, de falaises volcaniques escarpées, de piscines naturelles, de plages de sable blanc et d’eaux cristallines. Y séjourner en bateau y est donc très agréable si nous mettons de côté la difficulté de s’approvisionner en eau et en nourriture. Manger au restaurant est accessible mais acheter des fruits, légumes, et autres produits en supermarché est cher et le choix très limité! Nous rêvons de fromage, de viande, de vrais yaourts, de belles pommes, de salades ou amandes grillées! Pour ce qui est de l’eau ce n’est pas plus simple car nous sommes équipés d’un dessalinisateur à bord pour boire l’eau de la mer une fois dessalée; mais celui-ci nous fait des siennes depuis le début du voyage. Il a fini par casser définitivement nous obligeant à acheter de l’eau en bouteille car il est fortement déconseillé de boire l’eau du robinet dans ce pays!
Vous savez tout pour les petits tracas qui ne nous empêchent pas de vivre notre quotidien à fond. Même sur un bateau on se déguise pour Halloween et on fête les anniversaires. Victor a soufflé 8 bougies le 4 novembre dernier. C’est bien la première fois qu’il peut le fêter avec ses copains de voyage, en maillot de bain sur la plage!
Ses cadeaux arrivent grâce aux grands parents qui nous rejoignent sur l’île de Mindelo, notre dernière étape avant…la traversée de l’océan atlantique!!
A bientôt!
Coco la mouette.
Édité le 11/11/2023
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Episode 7 - Les îles volcaniques des Canaries
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Le périple de White Pélican se poursuit en terres espagnoles aux îles Canaries. Ce sont les éruptions volcaniques qui ont créé et façonné ces îles au fil du temps et nous allons découvrir des paysages vraiment différents de ceux que l’on connaît en France et en Europe en général.
J’ai l’impression d’être transportée dans un film de cowboy et d’indiens quand j’arrive à La Graciosa. Les routes de l’île et les rues des villages que nous traversons à pieds ne sont que du sable. La végétation est extrêmement sèche, seuls les cactus se plaisent dans cette étendue désertique balayée par les embruns.
Florent est très excité le premier jour quand il pose pied à terre pour promener Snow et revient en fanfaronnant « le voyage commence ici! ». Il vient de croiser pas moins de 5 bateaux copains et nous sommes invités le soir même à un apéritif sur la plage. Finalement, les apéros, gouters, anniversaires, ou piques-niques plage c’est tous les jours à La Graciosa! Une belle tribu de 15 enfants s’amusent à débusquer crabes et coquillages dans les rochers ou à dévaler les dunes de sable dans des rouler-bouler acrobatiques. Même Marin se découvre une nouvelle passion: il passe d’une annexe à l’autre et fait mine de démarrer le moteur. Regardez mes biscotos !
Une flottille de quatre bateaux quitte La Graciosa en même temps vers l’île de Lanzarote. Les capitaines ne peuvent pas s’empêcher de faire la course et c’est une vraie régate qui s’élance pour quelques heures. Le catamaran « Hélia » remporte la coupe ce jour ci!
Au cours d’un voyage comme celui pour lequel j’ai embarqué avec « la famille dans le vent », tout visiter est impossible, il faut faire des choix, c’est pour cela que nous restons peu de temps sur les îles de Lanzarote, Fuerteventura et Gran Canaria. Cela ne nous empêche pas de croiser des équipages français sur quasiment chaque mouillage, de pouvoir aller à la plage se baigner ou surfer, de faire nos courses et de découvrir les charmants paysages le long des côtes.
L’excitation monte encore d’un cran à bord de White Pélican…on se prépare à accueillir Bidou et Nanou, les grands parents d’Oscar, Victor et Marin. C’est un peu mes grands-parents à moi aussi car je suis le doudou de Margot; alors on est tous super impatients de les voir arriver. Et quelle arrivée! Le taxi qui les conduit depuis l’aéroport de Tenerife, les débarque munis de leur sac de 35kg sur une plage de galets. Ils sont en jean baskets, alors quand florent surf la vague en annexe, leur demande de monter en quatrième vitesse et remet les gaz pour contrer le vent qui souffle fort….. c’est plutôt épique! Je pense que Bidou et Nanou se souviendront longtemps de cet embarquement!
Ils ne sont pas au bout de leurs surprises car les navigations sont techniques aux Îles Canaries: la force et la direction du vent changent beaucoup et parfois très rapidement. On peut naviguer à l’abri d’une île sans vent et d’un coup devoir régler les voiles en quatrième vitesse car le vent s’est accéléré le long des côtes.
Ce que nous retiendrons de la découverte de La Palma et la Gomera, c'est l'incroyable expérience de marcher au bord d’un cratère de volcan et les plages de sable noir. Nous qui sommes habitués au sable beige / blanc, c’est très surprenant mais la sensation est exactement la même, seule la couleur change!
Il est déjà temps de dire au revoir à Bidou et Nanou et au revoir les Îles Canaries!
Rendez-vous au Cap Vert!
Coco la mouette.
Édité les 13/10/202
Episode 6 – Gibraltar sans les gros poissons blancs et noirs… ou presque
Pour les marins, « Gibraltar » sonne comme un cap majeur. Ce détroit entre l’Afrique et l’Europe relie la mer Méditerranée à l’océan Atlantique. Il est connu pour ses courants forts, ses coups de vents et de mer, son chassé-croisé de navires de commerce, … et plus récemment une famille d’une soixantaine d’orques fait parler d’elle. En effet depuis maintenant 2 ou 3 ans, les orques du détroit de Gibraltar « s’amusent » avec les safrans des bateaux le long des côtes portugaises et espagnoles.
Enfin, « s’amusent » c’est ce que Clémentine et Florent disent aux enfants pour ne pas les inquiéter, mais une copine mouette espagnole m’a dit que ces gros poissons cassaient les bateaux ! Comme vous l’imaginez, nous n’avions pas très envie de mesurer White Pelican à cet animal marin protégé qui doit être néanmoins magnifique à observer. Je vous rassure donc tout de suite pas une orque en vue ni à l’arrivée ni au départ de Gibraltar.
Ce sont les singes qui nous ont accueillis tout en haut du rocher de Gibraltar lors de notre visite de la réserve naturelle. Attention ! Ils sont peu commodes eux aussi ! Pas question de trop empiéter sur leur territoire et gare aux pique-niques qu’ils n’hésitent pas à aller chercher jusque dans les sacs à dos ! Snow est resté sagement au bateau et moi je me suis faite toute discrète à planer quelques mètres au-dessus des navigateurs. Navigateurs transformés en marcheurs ce jour là car le rocher est très escarpé et les distances sont longues entre chaque point d’intérêt. Nous avons un peu triché et pris le téléférique pour les distances trop importantes. Il faut dire que Clémentine et Florent se relayent à porter Marin dans son porte bébé de randonnée.
Gibraltar est un territoire anglais et nous avions pris une place de port coté espagnol dans la ville de « La Linea de la Conception ». Nous avons donc passé la frontière qui n’est autre que la piste de décollage et d’atterrissage de l’aéroport. C’est assez amusant de traverser cela à pied pour présenter nos passeports aux douaniers. Il faudrait que je demande à Margot si elle n’a pas mon passeport ou si elle ne peut pas m’en fabriquer un car j’ai franchi la frontière cachée dans un sac à dos ! Je ne veux pas finir en prison moi !
Quatre nuits au port nous permettent comme toujours de laver notre linge, faire les courses et remplir nos réservoirs d’eau. C’est aussi l’occasion de multiples bricolages, de rangement et de nettoyage du bateau. Oscar et Victor attendaient ça depuis le début du voyage, ils ont eu la chance me monter au mât ! Dans une sorte de petite chaise sécurisée comme un harnais d’escalade, les voilà hissés par Florent qui tire le bout à l’aide du winch. Le but de la manœuvre cette fois-ci est de passer plusieurs ficelles dans des poulies pour reprendre le « lazi bag », sorte de sac dans lequel on laisse retomber la grand-voile lorsqu’elle n’est pas hissée. Mission accomplie !
Le catamaran Hélia nous rejoint pour deux jours au mouillage avant notre grand départ vers les îles Canaries.
Les navigations s’allongent puisque cette fois-ci nous prévoyons environ 5 jours pour rejoindre notre future destination. C’est toujours un test pour l’équipage et de grandes étapes dans ce voyage.
Bon calcul et bonne fenêtre météo, il nous faudra 5 jours et 4 nuits pour jeter l’ancre aux abords de l’île de la Graciosa. Et c’est finalement au large de Maroc coté Atlantique, bien loin de la zone à risque que nous rencontrerons les gros poissons noirs et blancs, les orques ! Elles étaient 3 et sont restées, pour notre sérénité à 100 mètres environ de notre voilier, mais le stress est néanmoins monté d’un cran.
Des dauphins communs, et 4 globicéphales nous font aussi l’honneur de croiser notre route pour le grand plaisir des garçons qui les observent avec attention, même Marin.
A bord de « White Pelican » les occupations varient en fonction des âges et des obligations. Les parents se relayent à la barre de jour comme de nuit ; ils essayent de ne pas laisser la fatigue s’installer en faisant le maximum de siestes. Les enfants travaillent, font des puzzles, regardent des dessins animés lorsque le 220v est allumé (joie !), jouent avec Mr patate, lisent des livres, pêchent et font des nuits complètes, eux !
L’arrivée sur l’île de la Graciosa se fera de nuit, à 23h30 avec un équipage quasi complet sur le pont, seul Marin a rejoint sa cabine.
Cet îlot volcanique nous réserve de beaux paysages et de chouettes rencontres.
A bientôt.
Coco la Mouette
Edité le 24/09/2023
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Episode 5 – vers de nouveaux horizons
Les îles baléares sont une destination de vacances très fréquentée, alors nous aussi nous avions l’impression d’être « en vacances ». Mais avec le programme qui s’annonce (Alicante pour quelques travaux puis la descente le long de la côte espagnole vers le détroit de Gibraltar), une nouvelle page de notre voyage s’ouvre.
La traversée depuis Formentera vers la côte espagnole se passe très bien malgré le peu de vent sur la fin du trajet et la pêche toujours aussi inexistante. Nous désespérons de n’avoir pêché qu’une petite bonite depuis le début de notre voyage…pas de quoi nourrir l’équipage !
L’espace pour poser l’ancre à côté du port de Calpe nous permet de passer une nuit tranquille face à une très jolie et impressionnante montagne / falaise / rocher…. je ne sais pas bien comment le qualifier.
Sur un bateau, s’il y a bien un élément essentiel (après la nourriture chez nous !), c’est l’énergie. Lorsque nous ne sommes pas au port, à savoir quasiment tout le temps, les panneaux solaires placés à l’arrière du bateau, en hauteur, captent les rayons du soleil et fabriquent de l’électricité. Cette électricité permet de brancher notre frigo, nos lampes, charger nos téléphones, les liseuses, les ventilateurs, le rasoir de Florent, la boite à histoires de Victor, celle de Marin, l’appareil photo d’oscar, etcétéra etcétéra! Vous voyez comme c’est important ?! Depuis le début du voyage, nous utilisons plus d’électricité que nous n’en produisons. C’était donc un souci qu’il fallait résoudre avant de s’aventurer plus loin.
Pour cela nous avons commandé de nouveaux panneaux solaires plus grands donc plus puissants et c’est dans le port de Villayosa, non loin d’Alicante, que Florent a pu fixer la nouvelle installation. Quelques tours de trottinette, deux allers-retours à la laverie pour les lessives, autant pour les courses, repartir puis revenir car un des panneaux solaires est arrivé en miettes, voilà ce qui nous a occupé quelques jours.
Alicante figurait déjà au programme de notre voyage car des amis de Florent et Clémentine y habitent depuis un an. Sonia, Fernando, Chloé et Elsa nous ont réservé un accueil parfait ! Piscine, déjeuners typiques espagnols, garde d’enfants, traductions, séance de kiné, taxi,… ils ont été merveilleux !
Il a quand même fallu quitter les copains pour s’aventurer encore plus vers le sud. Un petit peu plus pour commencer : au large d’Alicante, la très jolie île de Tabarca ou j’ai pu me faire plein de copines mouettes.
Puis…miracle, en direction de Torrevieja, …nous péchons ! Pas une, pas deux, pas trois mais douze bonites !!! Je ne vous raconte pas l’excitation à bord ! Quel régal pour le diner du soir ! Espérons que la chance continue à nous sourire !
Les avions de chasse de la patrouille d’Espagne nous offrent une belle chorégraphie et nous escortent vers Carthagène. On commence à croiser de plus en plus de gros bateaux : pétroliers, porte containers et super tanker. C’est bien normal car nous nous approchons du détroit de Gibraltar, le passage étroit entre la mer méditerranée et l’océan atlantique.
La ville de Carthagène nous réserve de belles surprises comme la vue d’un vrai sous-marin, un port avec accès à la piscine, une balade à travers les ruines et fouilles antiques, et, cerise sur le gâteau, la rencontre avec l’équipage du catamaran Hélia. Hélia, c’est une famille dont 3 enfants, ayant quitté leur Belgique pour un tour du monde pour une durée de 3 à 4 ans. Même programme que nous et le courant passe à merveille entre les enfants, les parents et Snow !
Il nous faudra ensuite 3 jours et 2 nuits pour atteindre Gibraltar. Florent et Clémentine se relayent pendant la nuit pour surveiller et éviter les bateaux alentours (il y en a vraiment beaucoup !) mais aussi les filets de pêche, les animaux marins…et les trois garçons alternent entre devoirs, jeux, lecture, siestes et constructions de cabane à l’intérieur du bateau.
Ah ! Et puis ce qui a été magique pendant cette navigation c’est le nombre incalculable de dauphins qui nous ont accompagnés et éclaboussés de leurs cabrioles. Je leur ai murmuré qu’ils aillent s’amuser dans les rêves de notre vaillante Margot.
A bientôt.
Coco la Mouette
Edité le 11/09/2023
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Épisode 4 - Ibiza la fiesta
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Savez-vous comment l’on fait les courses quand notre maison est un bateau? Le premier mot qui me vient à l’esprit c’est « mission commando ». Tout commence par la mise à l’eau de l’annexe (le petit bateau moteur que vous connaissez tous maintenant), la préparation du ou des candidats à la mission spéciale - crème solaire / casquette / lunettes / gourde d’eau / vivres, le dépliage montage de la très pratique « roulotte » que nous avons à bord, et le briefing sécurité.
Cette fois-ci c’est Florent qui dépose Clémentine et Victor pour la mission spéciale. On ne peut pas laisser l’annexe sans surveillance à terre donc Florent fait l’aller retour au bateau. Une fois déposés sur la côte la plus proche du mouillage, Clémentine et Victor partent pour 1 ou 2 ou parfois 3km de marche, direction le supermarché. On charge au maximum la roulotte mais pas trop non plus car il faut faire le chemin retour à pieds!
Passage en caisse, petite gorgée d’eau et voilà nos deux courageux qui repartent direction le bateau.
Le moyen de communication utilisé est « la VHF », une sorte de radio qu’on utilise comme des talkies walkies: on choisit un canal en commun pour se parler. C’est donc arrivés près de la plage que clémentine passe un coup de VHF:
- white pelican, white pelican pour Clémentine. Nous arrivons au point de rendez-vous dans 5 minutes.
- Ici White Pélican, bien reçu. Répond Florent qui saute dans l’annexe, récupère les passagers bien chargés et retourne au bateau pour déballer et ranger tout ça.
Bon et puis monter à bord d’un voilier depuis un petit bateau moteur avec une roulotte de 30kg, c’est assez sportif! Donc les jours de vent, on oublie les courses!
À Puerto de Campo, pas loin de la grande ville de Palma, ce sont deux allers retours comme ça que nous avons fait pour partir le frigo bien rempli, cap sur Ibiza.
Notre expérience sur cette troisième île des Baléares sera très variée entre les mouillages déserts, très sauvages, les plages bondées musique à gogo jusqu’à 2 heures du matin, les couchers de soleil à couper le souffle et le défilé incessant de gigantesques Yatchs…
Toujours autant de baignades pour Oscar et Victor qui s’improvisent même un pique nique entre frères sur la plage. Je vous rassure, les parents veillaient aux jumelles et moi, Coco la mouette, et bien je suis une mouette! Donc, je les suit à la trace. Ces deux là ont aussi pris l’habitude d’observer les bateaux qui posent l’ancre à côté de la nôtre. Si un drapeau français flotte à l’arrière et qu’ils aperçoivent des enfants à bord, ils sautent sur le paddle pour aller faire un brin de causette et jouer avec eux.
Marin les imite en faisant coucou à quasiment tous bateaux qui passent!
La petite île la plus au sud des Baléares s’appelle Formentera. Nous y passeront 2 nuits dans un mouillage qui ressemble à la Côte d’Azur: un paysage à couper le souffle prisé par beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde. Comme dirai Bidou, les places de parking sont chères!
Je vous donne rendez-vous pour un nouvel épisode sur la côte espagnole.
Coco La Mouette
Edité le 27/08/2023
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Episode 3 - La grande Majorque
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Une très belle journée de navigation dans des conditions parfaites de vent et de mer porte White Pélican de L’île de Minorque vers celle de Majorque. Majorque est la plus grande des trois principales îles des baléares. L’équipage connaît un petit peu car ils sont venus en 2021 à bord de leur ancien bateau, « Ours bleu ». Moi qui n’ai jamais volé jusqu’ici, mes premières impressions sont très bonnes: jolie baie d’eau bleu clair bordée par des falaises creusées de grottes. J’aime bien observer les chèvres qui se baladent à flan de falaise….par contre les chauves souris par dizaines qui volent à l’entrée des grottes ne me rassurent pas du tout!
Je reste sur le bateau d’autant plus qu’il y a un blessé dont il faut s’occuper! Sur un magnifique saut carpé pirouette cacahouète dont il a le secret, Oscar s’est ouvert la tête sur le moteur de l’annexe (le petit bateau gonflable qui est suspendu à l’arrière du bateau pendant les navigations). Il a de la chance que Florent et Clémentine aient suivit une formation médicale pour ce genre de bobos! Compresse, désinfectant, colle et hop on n’y voyait plus rien! Ils ont même réussit à lui sauver sa coupe de surfeur! Ouf!
Pas de baignade pendant 5 jours mais ça tombe bien car les devoirs commencent. Et oui, quand on part en bateau pour plusieurs années, on oublie le rythme de l’école et on se cale au rythme du voyage. Oscar et Victor auront école tous les matins (même le samedi et le dimanche) pendant 3 heures puis après-midi libre. Lorsque des voyageurs nous rejoindront à bord comme les grands-parents, cousins, cousines ou amis, ce sera les vacances!
Nous descendons petit à petit le long de la côte sud de Majorque en passant par de jolies calas creusées dans la falaise. Ce sont des lieux magnifiques et très prisés pour l’escalade. Avec notre "bateau maison" assez grand, on s'arrange pour arriver dans ces lieux plutôt le matin tôt ou le soir. C'est le moment où l'on a le plus de chance de trouver de la place, car en ce mois d'aout, le nombre de bateaux au mouillage est impressionnant! On peut rester des heures à observer les allers et venues de petit bateaux de location, paddle, gros yachts, canoés, voiliers, engins gonflable, wing électrique,.... L'équipage de White Pelican, un peu "commère" sur les bords appelle ça "la popotte au mouillage".
En continuant le chemin, nous resterons trois jours ancrés face à une grande plage et proche d’une ville pour nous permettre de faire des courses, récupérer (encore!) des colis et passer un petit coup de vent à l’abris.
Les cales bien pleines présagent toujours d’un départ pour de nouvelles destinations!
Coco La Mouette
Edité le 15/08/2023
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Episode 2 - Vacances à Minorque
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Prendre des vacances… c’était en tout cas le programme des quelques jours que nous devions passer à Minorque. Mais voilà, en bateau il peut y avoir des soucis techniques. En arrivant dans la Cala de Santandria, une jolie crique d’eaux turquoises et de rochers foncés très pointus, Florent a plongé sous le bateau. Il fait souvent ça pour vérifier que tout va bien en dessous (la coque, l’hélice, l’ancre, la chaîne, etc…). Et bien ça n’allait pas du tout!! L’hélice qui tourne lorsque le moteur est en route était toute dévissée et prête à tomber au fond de l’eau! Nous sommes donc restés au même endroit pendant 4 jours pour trouver une solution et réparer tout ça. Ça n’a pas empêché Oscar et Victor de se faire des copains. Ils ont passé leurs journées dans l’eau avec Valentine et Adrien du bateau amarré juste à côté de White Pélican.
Pendant ce temps là, Florent et clémentine chacun leur tour faisaient des tours de paddle pour demander des outils aux bateaux voisins, prenaient des taxis vers des magasins de bricolage, plongeaient sous le bateau pour réparer, Pfiou! Ça a pris de l’énergie à tout l’équipage mais ce joli paysage, quelques apéros et un petit tour sur la plage ont remis du baume au cœur.
Une fois l’hélice de nouveau en place, on a quitté les lieux. C’était assez rigolo car white pelican était « garé » (pour un voilier on dit mouillé ou amarré) avec son ancre à l’avant et deux bouts (des cordes - prononcer le « t ») qui le retenait à l’arrière aux rochers. Les rochers bien pointus dont je vous parlais. Dans cette manœuvre de départ, Florent pilote, Oscar remonte l’ancre, Clémentine détache les amarres à l’arrière, saute à l’eau depuis les rochers pour rejoindre vite vite le bateau en nageant et Victor et moi on s’occupe de Marin! Un vrai travail d’équipe!
Une courte navigation plus tard, nous sommes à la Ciutadella, nous posons l’ancre juste à côté d’un catamaran…. A bord de ce catamaran, vous ne devinerez jamais! Des amis de Sables d’or!!
Après deux journées de bricolage encore, de recherche de pièces pour le moteur, et dessalinisateur (l’appareil qui nous permettra de fabriquer de l’eau douce et potable grâce à l’eau de la mer), nous récupérons un colis et hissons les voiles, direction Majorque!
Coco La Mouette
Edité le 02/08/2023
Episode 1 - Un départ en fanfare
Ola que tal? Et oui nous sommes déjà en Espagne, aux îles Baléares plus précisément, à Minorque. Dans le tumulte des préparatifs et du départ, je n’ai pas eu le temps de me présenter. Je suis Coco la Mouette, j’ai embarqué sur le voilier White Pélican grâce à une petite fille extrêmement courageuse. Margot m’a choisie pour accompagner (et surveiller?) ses 3 cousins, leur chien, leur papa et leur maman dans leur tour du monde en voilier. « La famille dans le vent », ravie que Margot ait choisi une mouette comme moi plutôt qu’un éléphant… m’a tout de suite nommée responsable du carnet de bord.
Je vais donc vous raconter leurs aventures sur l’eau en commençant par le jour du départ et la première navigation qui a duré 34 heures depuis le port du Cap d’Agde jusqu’à Minorque.
J’ai pu remarquer que le bateau c’est un peu comme la voiture, les enfants ont parfois mal au cœur et il leur arrive de vomir… c’est Marin qui a commencé par renvoyer son biberon, puis Victor son pain au chocolat et enfin Oscar la salade de riz. Ah oui j’oubliais Snow aussi - vomito de croquettes. BEURK! A voir tout ça, moi aussi j’ai eu un peu mal au cœur, et Clémentine aussi était toute verte! C’est pas vert une Clémentine pourtant?
Il y avait du vent (j’ai entendu dire 25 à 30 noeuds avec des rafales à 38), ça filait vite sur l’eau!!
Florent a été très courageux car il s’est occupé de tout le monde, a préparé les repas, nettoyé la vaisselle, réglé les voiles en fonction des changements de vent, piloté le bateau même pendant la nuit et a du bricoler le moteur car il ne fonctionnait plus! C’est vrai que l’on avance avec la force du vent dans les voiles mais quand il n’y a plus de vent ou qu’il n’est pas dans la bonne direction pour nous pousser, c’est bien pratique de pouvoir allumer le moteur!
Oscar a essayé de pêcher avec sa canne à pêche de traîne, mais aucun poisson n’est venu mordre a l’hameçon! Il y avait sûrement un peu trop de vagues, ou bien nous allions trop vite!
Dans les autres petits soucis, le drapeau français qui flotte a l’arrière du bateau, qu’on appelle le pavillon, est tombé à l’eau! Zut ça nous a contrariés mais Florent en avait un de rechange, nous l’avons remis en place en arrivant à Minorque. C’est obligatoire sur un bateau sinon on peut avoir une amende par la police des mers.
Clémentine a déroulé l’ancre et la chaîne en arrivant dans la baie d'Algairens de l’île de Minorque pour stopper le bateau. La nuit a été bonne pour tout l’équipage qui avait grand besoin de se reposer!
Dans les jours qui viennent, l'équipage a choisi de passer du temps dans plusieurs criques de l'île de Minorque. Paddle, plongeons du bateau et partie de pêche en prévision.
A bientôt pour d’autres histoires!
Coco La Mouette
​Edité le 23/07/2023